jeudi 3 juin 2021

Véhicules après 2000. Peut-on rouler à l'éthanol E85 sans modification ni kit?

 

En France, l'éthanol E85 est le grand oublié des énergies automobiles alternatives au tout pétrole. Même le GPL lui est préféré par les constructeurs qui ne proposent plus de modèles flexfuel... 

Mais on semble pouvoir l'utiliser sans modifier son véhicule essence récent.


 

En bref :

  • Intéressant pour le prix : de 0,50 à 0,80 euros  le litre.
  • Réservé aux véhicules en moteurs essence et plutôt post année 2000. Possible sur les hybrides .
  • A éviter sur les véhicules encore sous garantie constructeur.
  • Intéressant pour les moyens et gros rouleurs.
  • Peu d'intérêt pour les petits rouleurs :  trop peu d’économies, trop de durée du E85 dans le réservoir, quelques risques d'encrassage.
  • Y aller par dose croissante pour que les calculateurs du moteur s’adaptent sans passer en alerte. Idem au retour au 100% Super.
  • Jusqu’à 30% maximum d’E85 en hiver
  • Jusqu’à 60% d’E85 en saisons tempérées  au-dessus de 5° en permanence
  • Éviter de laisser le réservoir  peu rempli (le E85 peut retenir l’humidité).
  • Éviter les sollicitations extrêmes du moteur :  ni conduite sportive,  ni petits moteurs souvent sur autoroute, ni véhicules très chargés ou tirant une lourde remorque.
  • Très intéressants pour les  gros moteurs : ils sont moins sollicités et consomment davantage d’origine donc l'économie est plus significative.
  • Beaucoup de témoignages positifs mais aucune garantie officielle.

 

 


In 2018 (extraits) https://www.largus.fr/actualite-automobile/e85-peut-on-rouler-a-lethanol-sans-kit-9124390.html

Avec un carburant à 0,69 €/l de moyenne, la tentation est grande de remplacer tout ou partie de l'essence de son réservoir par du Superéthanol E85, même lorsqu'on ne possède pas un véhicule adapté spécifiquement à ce type de carburant. Mais l'opération est-elle sans risque ?

L’éthanol (alcool) peut remplacer l’essence dans un moteur allumage commandé. D’ailleurs, au début du XXe siècle, la Ford T, première automobile « de masse » avait été conçue pour carburer à l’alcool, ce dernier étant plus facile à trouver que l’essence de pétrole dans les campagnes américaines.

Aujourd’hui, toutes les essences commercialisées en France contiennent une proportion plus ou moins forte d’éthanol :

  • SP95 : 7,5 % d’éthanol
  • SP98 : 15 % d’ETBE contenant lui-même 7,5 % d’éthanol
  • SP95 E10 : 10 % d’éthanol

Depuis ces incorporations, les véhicules sont bien entendus conçus pour résister à l’éthanol. Réservoir, joints, durites sont adaptés et acceptent n’importe quel pourcentage d’éthanol. Sauf exceptions (répertoriées sur le site Bioethanolcarburant.com), tous les véhicules produits à partir de l’an 2000 sont compatibles. Pour ceux construits avant, c’est un peu la roulette russe. Une durite d’essence ou un joint désagrégé par l’alcool peuvent en effet provoquer un incendie. Le risque est important.

 […]

Le secret : une incorporation progressive du E85

Pour éviter que le calculateur d’origine de la voiture ne dépasse ses valeurs limites de correction, il est préférable d’augmenter progressivement la dose de Superéthanol E85 dans le réservoir. Commencez par 20 %, puis 50 % jusqu’à l’apparition (ou pas) du fameux témoin d’alerte (un retour à un carburant « normal » devrait le faire disparaître). Attention, il faut aussi procéder de la même façon dans l’autre sens. Un plein à 100 % de E85 suivit d’un plein à 100 % de SP95 a toutes les chances de se traduire par un code défaut.

Tous les moteurs équipés de capteur de cliquetis.

De nombreux automobilistes partagent sur les forums leurs expériences d’incorporation d’E85 sur des véhicules non équipés de boîtiers.

[…]

Il est quand même conseillé de conserver une part d’essence plus grande lorsqu’il fait froid (température inférieure à 0 °C) pour faciliter les démarrages.

Il est aussi prudent de ne pas rouler trop souvent avec un réservoir presque vide. L’alcool à une forte affinité avec l’eau et va absorber l’humidité de l’air contenu dans le réservoir, ce qui peut se traduire par des problèmes de corrosion dans le circuit d’alimentation.

Passage au E85 = fin de la garantie CONSTRUCTEUR

Bien évidemment, même si cela fonctionne, le fait d’utiliser ou d’avoir utilisé (la mémoire du calculateur en garde des traces) du E85 dans un véhicule non adapté d’origine fait perdre le bénéfice de la garantie commerciale et de la garantie des vices cachés.

En cas de panne, le constructeur invoquera votre responsabilité même s’il s’agit d’un défaut qui n’a rien à voir avec l’utilisation de l’éthanol. Il est donc préférable de ne pas jouer les apprentis sorciers avec un véhicule récent qui bénéficie encore d’une garantie commerciale.




https://www.guillaumedarding.fr/dossier-utilisation-du-superethanol-e85-3187198.html

Solutions non homologuées : quels sont les risques?

  • Risques mécaniques

Il est souvent reproché à l’éthanol d’être plus corrosif que l’essence, ce qui est vrai. Néanmoins, depuis la mise en place des normes Euro 3 (2000/2001), tous les véhicules neufs doivent être testés avec des carburants contenant jusqu’à 5% d’éthanol. Depuis l’application des normes Euro 6 (2014), les véhicules à moteur essence sont homologués avec le carburant SP95-E10, contenant jusqu’à 10% d’éthanol.

De ce fait, les composants en contact avec l’essence (réservoir, durites, composants moteur) sont déjà compatibles avec l’éthanol et ne risquent pas d’être altérés avec l’utilisation d’E85.

… … …

  • Contrôle technique

Au cours du contrôle technique, un véhicule fonctionnant avec de l’E85 peut faire l’objet d’une contre-visite dans le cas où le véhicule n’est pas homologué pour l’utilisation de ce carburant (mention FE au poste carburant sur la carte grise).

Le véhicule pourrait être recalé pour trois raisons: si un voyant moteur est allumé au tableau de bord, si le contrôleur détecte la présence d’un boîtier non homologué (ce qui peut arriver lorsque le contrôleur soulève le capot pour vérifier le numéro de châssis ou le niveau du liquide de frein par exemple) ou si les gaz d'échappement dépassent les valeurs limites d'émissions de monoxide de carbone ou de richesse (ce qui peut être notamment le cas avec l'utilisation d'E85 sans boîtier ou avec un boîtier de conversion mal réglé).

Dans les faits, il semble que peu ou pas de cas de contre-visites se soient réellement produits à cause de la présence d'un boîtier.

tuan

16 mars 2021 à 11h06

Bonjour Guillaume. Merci pour vos articles que je lis avec bcp d'intérêt.
Ayant possédé une golf 7 1,4 140 tsi dsg 7 avec laquelle je roulais sans modif avec un mélange SP95 E10 -E85 50/50 sans souci, pensez vous que je puisse le faire avec une Golf 7 1,5 TSI 150 evo dsg 7 en augmentant progressivement la proportion de E85 ?
Merci pour la réponse.

Guillaume Darding [administrateur]

17 mars 2021 à 09h59

Bonjour tuan, merci beaucoup pour vos encouragements !

Oui, vous pouvez y aller progressivement, mais je doute que vous arriviez à atteindre 50% sans que le voyant moteur ne s'allume : les moteurs récents (i.e. conformes aux normes Euro 6d temp et Euro 6d) sont normalement un peu plus restrictifs en ce qui concerne la plage de valeurs admises pour le bon fonctionnement du moteur.

Nous sortons des périodes de grand froid (enfin, pas partout...), mais sinon, je conseille d'éviter, sans aucune modification, de faire des mélanges l'hiver car il risque de ne pas y avoir assez de carburant injecté dans les cylindres lors d'un démarrage à froid et c'est parfois compliqué de démarrer le moteur dans ces conditions.

 


 


https://www.automobile-propre.com/rouler-e85-avec-ou-sans-boitier-dedie/

 

Les précautions d’usage

Pour qui possède un véhicule équipé d’un moteur à essence de moins de 15 ans, les précautions préalables à l’utilisation de E85 sans ajout préalable d’un boîtier spécifique peuvent pratiquement se résumer à l’affirmation suivante : éviter les situations extrêmes !

Moins énergétique que l’E10, l’E85 est à éviter à chaque fois que le moteur est utilisé à forte charge et/ou par temps froid (démarrage plus difficile et temps de chauffe du moteur allongé).

Les situations les plus courantes pour lesquelles on déconseillera l’utilisation de E85 sont les suivantes :

·         trajets autoroutiers au volant d’un véhicule de faible puissance,

·         température extérieure inférieure à 0°C,

·         conduite sportive,

·          trajet avec une voiture très chargée et/ou avec une remorque.

o   Même dans ces cas de figure, il est toujours possible de rouler à l’E85 en prenant soin de limiter la proportion de E85 dans le réservoir à une valeur compatible avec le niveau de charge moteur, la nature du parcours envisagé et les conditions climatiques.

·         Petits rouleurs :  éviter les temps de séjours excessivement longs dans le réservoir. L’utilisation de E85 n’a en théorie pas grand intérêt étant donné les faibles économies en jeu.

A quelque rares exceptions près, ce qui ressort des investigations menées à ce sujet, c’est qu’une part importante des véhicules à essence en circulation peut rouler sans modification préalable à l’E85 jusqu’à 30% en mélange avec l’E10, y compris en hiver, mais toujours en prenant soin d’éviter les cas d’usage extrêmes cités précédemment.

Printemps Eté Automne  : Entre 30 et 60% de E85 en mélange, la stratégie du moindre risque conduit bien souvent à limiter l’usage aux mois de l’année où la température extérieure est durablement supérieure à 5°C.

Les grosses cylindrées et Toyota Prius peuvent monter à 80% selon les témoignages.

En incitant davantage d’automobilistes français à rouler au moins partiellement à l’E85, on contribue donc à améliorer indirectement le bilan énergétique global de la filière tout en allégeant un peu le budget carburant des ménages. Quant aux émissions de CO2 produites par cet agrocarburant sur l’ensemble du cycle de vie, en dépit des controverses nombreuses qui persistent à ce sujet, les études les plus sérieuses menées jusqu’à présent aboutissent toutes ou presque aux mêmes conclusions : avantage E85.





https://www.challenges.fr/automobile/dossiers/rouler-a-l-ethanol-sans-kit-e85-quels-risques-pour-mon-moteur_684525

Au-delà de 10 % d’éthanol, les constructeurs AMERICAINS émettent des doutes quant à la longévité de leurs mécaniques

En réponse à l’étude de Ricardo, les constructeurs américains avaient fait valoir à l’époque les résultats de leurs propres essais. “La moitié des moteurs testés par nos soins ont connu des problèmes dès lors que le taux d’éthanol dépasse les 10 %”, affirmait en 2010 un communiqué de The Alliance of Auto Manufacturers. Quelque neuf années plus tard, leur position n’a guère changé. 

Aujourd’hui encore, les constructeurs estiment que les injecteurs sont rendus plus vulnérables du fait de la teneur en eau de l’éthanol : passe encore lorsque la part d’alcool ne dépasse pas les 10 % mais, au-delà, le risque de panne augmente. Les pompes à carburant, ainsi que les conduites flexibles et les joints du circuit d’alimentation souffriraient, eux aussi. 

Au-delà de 10 % d’éthanol, la longévité du catalyseur serait entamée

Le problème ne se limite pas à la corrosivité de l'alcool carburant. Les constructeurs américains expliquent que la molécule d’éthanol contient un atome d’oxygène supplémentaire, qui vient perturber la lecture du taux d’oxygène des gaz d’échappement. Or, c’est ce paramètre qu’observe l’ordinateur de bord pour déterminer la richesse en carburant du mélange air-essence admis dans le moteur. Lorsque le taux d’oxygène dans les gaz d’échappement dépasse un certain seuil, l’ordinateur en déduit que trop de carburant a été injecté : en conséquence, il appauvrit le mélange air-essence, ce qui a pour effet immédiat d’augmenter la température des gaz d’échappement qui traversent le pot catalytique. Sa longévité pourrait en pâtir, jusqu’à entamer sa capacité à dépolluer les gaz.  

Il y a pire : la hausse de température et la présence d’oxygène dans les gaz d’échappement favorisent la formation des gaz irritants qu’on appelle oxydes d’azote, à l’origine d’une pollution à l’ozone. C’est pour cette raison que le ministère de l’environnement EPA et le Président Barack Obama avaient décrété en 2007 l’interdiction de la vente du supercarburant E15 durant les mois les plus chauds de l’année. Depuis lors, le EPA a changé d’avis et milite dorénavant pour une augmentation progressive du taux d’incorporation d’alcool végétal dans les essences. Au mois de mai 2019, le Président Donald Trump levait l’interdiction vieille de dix ans, au grand dam des constructeurs et du lobby des pétroliers. 

Alain Lacour 2021

https://defonceduconsommateur.blogspot.com/

 

 

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